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Que les meilleurs se lèvent!

25 septembre 2008

Robin Renaud

Une tradition est née avec l'instauration en 2006 du nouveau rituel d'investiture exclusif à l'Université de Sherbrooke. Depuis lors, les doyennes et doyens des neuf facultés se livrent à une joute de mots et d'arguments pour vanter les mérites de leurs diplômés respectifs. Rhétorique et grandiloquence se mêlent d'une dose d'humour pour décrire les finissants qui font l'orgueil de leurs directions facultaires. Un moment haut en couleur qui a su ravir la foule et rythmer la cérémonie au pouls de chacune des facultés.

C'est le doyen de la Faculté de médecine et des sciences de la santé, Réjean Hébert, qui le premier s'est adressé à la foule : «Monsieur le Recteur, je veux vous confirmer une rumeur…», a-t-il scandé, allusion à peine voilée aux intentions politiques que lui prêtaient récemment certains médias. «Eh oui, c'est vrai, la Faculté vous présente les meilleurs médecins, infirmières et scientifiques du Québec. Ces leaders vous garderont en santé, vous tous, et même les collègues ingénieurs, avocats, philosophes et autres scientifiques ici réunis!»

Pour sa part, son homologue de la Faculté des sciences, Donald Thomas, a d'abord parlé de la jalousie que suscitaient ses diplômés auprès de ses collègues doyens. Puis il a été interrompu dans son discours par un appel important : «Quoi, un long distance? Oui… Qui? Nobel? Un prix Nobel pour la classe de 2008? Excusez-moi, les collègues… l'avenir arrive un peu plus tôt que prévu!» a-t-il lancé à une foule hilare.

Lynda Bellalite, doyenne de la Faculté des lettres et sciences humaines, a expliqué qu'il lui suffisait de peu de mots pour décrire ses diplômés : «Nos finissants sont tout simplement les plus intelligents de tous. Ils ont choisi la bonne faculté. Une faculté polyvalente qui regroupe des communicateurs, géomaticiens, historiens, littéraires, travailleurs sociaux, traducteurs, musiciens, psychologues et politiciens de demain. Une faculté qui forme l'ensemble de la société!»

Le recteur Bruno-Marie Béchard, en sa qualité de doyen de la Faculté de théologie, d'éthique et de philosophie, s'est également prêté au jeu de bon gré : «Dans Le petit prince de Saint-Exupéry, sur la plus petite planète, on découvre un réverbère qui brille telle une étoile. Dans notre univers-cité, la plus petite planète est la Faculté de théologie, d'éthique et de philosophie! Ses diplômés sont absolument indispensables à leurs confrères et consœurs diplômés de toutes les autres facultés qui seront sans doute confrontés à des chocs culturels, à des quêtes de sens et aux défis que pose la vie personnelle comme professionnelle.»

Le doyen de la Faculté de droit, Daniel Proulx, a tenu à saluer l'ensemble des diplômés, mais, a-t-il poursuivi : «En toute humilité, il y a une mission encore plus fondamentale pour le développement durable de notre société. C'est la défense par les juristes des valeurs et des principes fondamentaux qui sont au cœur de notre système de droit, ce système si précieux qui nous permet de vivre dans un monde fondé sur la justice, sur la liberté, sur l'égalité et la démocratie.»

Un avis contesté par la doyenne de la Faculté d'éducation, Céline Garant. Elle a argué que les diplômés de sa faculté comptaient pour les plus importants, étant ceux qui demain contribueront à former les enfants de tous les diplômés : «Ne sont-ils pas par le fait même les plus importants de notre université? Sans enseignants au primaire, au secondaire et en adaptation scolaire, il n'y aurait tout simplement pas d'étudiants universitaires, et pas de diplômés, si illustres soient-ils!»

Son nouveau collègue de la Faculté d'éducation physique et sportive, Jean-Pierre Brunelle, a pour sa part souligné la valeur du diplôme qui allait être remis à ses finissants : «Ils ont raison d'être fiers aujourd'hui, car ils savent qu'avoir un diplôme de l'UdeS, la meilleure au pays, est un gage de compétence. Ils doivent maintenant utiliser leurs connaissances et l'intelligence du cœur pour aider la population québécoise à adopter un mode de vie plus sain et plus actif.»

Gérard Lachiver, doyen de la Faculté de génie, a présenté maints exemples pour étayer les mérites de ses diplômés : «Ils ont appris à fabriquer des avions qui atterrissent à la verticale; à construire des ponts qui ne tomberont pas… ainsi qu'à brasser de la bière et à être capables de la boire! Ils ont surtout appris que l'ingénierie est l'art de mettre la science au service de la société.»

Enfin, le doyen de la Faculté d'administration, Roger Noël, a dépeint les «incomparables» diplômés de sa faculté en insistant sur certaines particularités : «Huit entreprises sur dix font appel à nos étudiants pour des stages rémunérés et les considèrent comme les mieux préparés aux défis actuels du monde des affaires.» Il a conclu en indiquant que ses étudiants sont très portés sur l'interfacultaire : «Pour améliorer leur capacité de réseautage, ils furent très actifs lors des mémorables 4 à 7!»